Dans son adresse à la Nation, le président Macky Sall a fait le bilan de ses douze ans à la tête du pays. Il a exposé un bilan reluisant avec la réalisation d’infrastructures dans les départements de l’enseignement supérieur, de la santé… L’économiste Meissa Babou qui a commenté ce discours a relevé un certain nombre de manquements. «Le dernier discours du président Macky SALL ce 31 décembre me laisse perplexe sur le plan économique. L’entendre dire que les investissements du secteur primaire ont été doublés ne correspond pas à la réalité. En effet notre agriculture qui peine à nous assurer le minimum est dans une léthargie qui nous enfonce dans une dépendance plus accrue. Si l’oignon et le poisson sont désormais importés du Maroc, le riz toujours de l’Inde, cela signifie que nous n’avons aucune capacité de résilience face aux menaces de l’écosystème mondial », a réagi l’économiste dans une tribune. Selon lui, «l’augmentation exponentielle du budget de 2 700 milliards sous WADE à plus de 7 000 milliards en 2024 en plus des 14 500 milliards d’endettement sont la preuve d’une disponibilité financière très large. Toute cette manne financière n’a malheureusement pas relevé les défis sociaux de la nourriture, du chômage, de la santé et de l’éducation ». Les difficultés existentielles de nos concitoyens, selon Meissa Babou, sont loin du bilan matériel reluisant que le président décrit dans tous ses discours.
S’agissant du bilan, il explique : «Il est regrettable après 12 années d’exercice du pouvoir de constater une pauvreté relative des différentes couches sociales à l’exception de rares privilégiés. Rien de nouveau sous son magistère qui n’a fait que continuer la dynamique wadienne sauf qu’en 2012 ces types d’investissement étaient nécessaires. Les routes et les ponts, l’autoroute à péage, le grand théâtre, le monument de la renaissance, DDD, les TATA, les écoles et les centres universitaires étaient tous nécessaires et structurants. Le coût de la vie, le chômage et les supposés détournements ont eu raison de ce fabuleux bilan de WADE dont l’échec le plus regrettable est la GOANA et la disponibilité de l’électricité. Le président Macky SALL devait apprendre de ces échecs pour engager une vision du développement autrement que dans la continuation du BTP ». Pour se faire on ne peut plus explicite, il signale qu’en 2024 nous sommes encore dans les mêmes travers qu’en 2012 « avec un chômage massif, une faible croissance, des importations en tout, une misère accrue et des détournements. Un cercle vicieux qu’il faudra rompre avec une stratégie souverainiste qui nous fera travailler et nous aidera à vivre dignement ».