Macky Sall s’en va, Karim Wade arrive sans piper mot sur la date de son retour. Il continue, ainsi, de conforter les pans entiers du pays qui continuent à croire que Karim Wade ne reviendra pas. Sa déclaration très timide passe l’éponge sur son passage à la CREI et se projette sur la jeunesse, « pilier de la nation».
En tout cas, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade a annoncé, dans une déclaration d’une dizaine de minutes diffusée par la TFM, télévision privée, la fin de « exil forcé ». Reconnu coupable du délit d’enrichissement illicite et condamné à six ans de prison ferme et plus de 138 milliards de Francs CFA d’amende, selon la décision lue lundi 23 mars par le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale, Karim Wade avait quitté Dakar pour le Qatar en 2016. Depuis son départ chaotique et mystérieux du Sénégal en 2016, Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) n’avait jamais plus parlé à ses militants. Il ne parlait que par messages ou sur les réseaux sociaux.
Il vient de rompre le silence. Ce dimanche, drapé dans un costume noir assorti d’une chemise blanche avec une cravate grise, le fils de l’ancien président Wade est apparu plutôt timide. La gestuelle parfois hésitante, il a fait une déclaration totalement coupée de la réalité. Le candidat de la coalition Wallu n’a pipé mot sur l’état de la démocratie, le coût de la vie ou simplement le discours de Macky Sall. Sans être dur contre le pouvoir en place notamment avec Macky Sall qu’il n’a pas une seule fois nommé, Karim Wade annonce se tourner « vers la vie avec espoir ».
Pas de rancune donc pour le fils de Wade interpellé par la brûlante question brûlante de la migration irrégulière. Il a, ensuite donné une de ses priorités fondées sur l’éducation et de la formation professionnelle. « Je ne peux pas accepter que des Africains meurent dans la mer ou dans le désert. Cette situation ne saurait durer », a martelé Karim Wade estimant que la jeunesse, « pilier de la nation sénégalaise » doit avoir des conditions idoines qui leur permettent de « donner le meilleur d’eux-mêmes».
Lui qui était, entre autres, ministre des Infrastructures sous Wade était entendre sur le linéaire routier de 1500 km que le chef de l’Etat annonce avoir hérité du régime libéral. Il ne s’est également pas prononcé sur le débat portant sur la dette.
Il reste que la déclaration de Karim Wade a le mérite de confirmer que le fils de Wade était en exil. Ce propos à l’allure présidentielle ne dissipe pas le doute sur son retour. Karim Wade maintient toujours le flou sur la date précise de son retour au pays.