Dr Annette Seck tente de recoller les positions pour pacifier l’Université Assane Seck de Ziguinchor fermée depuis quelques semaines. Fille du parrain de ce Temple de savoir, elle plaide pour des discussions franches entre les différentes parties : « C’est une université pour nous tous. Elle était en construction et cela se fait de manière graduelle. Nous lançons un appel aux étudiants, à la communauté universitaire et aux autorités. La fermeture d’une université a un énorme impact. Je n’ai pas encore discuté avec les étudiants. J’ai rencontré le médiateur à savoir le Pr Nouha Soauné. Il y a des problèmes profonds, il y a les infrastructures. Je comprends les problèmes sociaux que rencontrent les étudiants. » Elle ajoute : « Le Comité pédagogique a ouvert une porte de sortie à savoir la réouverture le 6 janvier et un délai de rigueur le 13 janvier. Quand j’ai entendu la réaction négative des étudiants, j’ai dit qu’il faut que je prenne mon bâton de pèlerin. Il faut se parler et discuter. Je lance un appel aux étudiants, qui ont un rôle à jouer dans l’innovation et la recherche. Et les parents d’élèves sont anxieux notamment les nouveaux bacheliers qui attendent de débuter les cours. A Ziguinchor, l’impact économique est énorme pour la région. Si le parrain était en vie, il aurait pris son bâton de pèlerin. Je ne veux pas m’immiscer dans le conflit mais jouer un rôle de catalyseur. Il faut moderniser l’Université pour pouvoir accueillir tous les étudiants. C’est dans la discussion que jaillit la lumière. »
Lors d’une interview sur la RTS, elle est revenue sur le parcours de son père : «En novembre 2012, il a été choisi parrain de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. C’est un enseignant émérite. Il est le premier dirigeant d’un Centre universitaire de Dakar (actuel Coud), premier sénégalais à enseigner à Ponty. Le 27 novembre, quand l’Uasz a été fermée, toute la famille élargie a ressenti une certaine déception. Parce que c’est une personne qui adore les études. Les cadres casamançais voulaient lui rendre hommage et en faire Docteur honoris causa, mais les textes ne lui permettent pas de le faire chez soi. Il avait écrit un long discours qu’il n’a pas pu prononcer. Des littéraires comme lui à savoir l’ancien ministre Makhily Gassama, Mamadou Mané l’Info. Ils ont transformé le discours en recueil dans lequel il s’adressait aux étudiants qui s’appelaient De l’obscurité aveugle à la lumière du savoir. Il était fier de cette université, de son rôle au niveau régional et au niveau national.

































