L’ancien Haut Commandant de la gendarmerie, le général Moussa Fall, fait face à une double plainte déposée par Ibrahima Diagne, ancien commandant du deuxième escadron de la garde présidentielle. Actuellement incarcéré à la prison de Rebeuss pour des accusations de complot contre l’autorité de l’État et d’atteinte à l’autorité militaire sous Macky Sall, Ibrahima Diagne accuse le général de plusieurs abus graves.
D’après L’Observateur, qui a révélé cette affaire dans son édition de lundi, Ibrahima Diagne reproche à Moussa Fall des actes de kidnapping, de harcèlement, et de torture. Il l’accuse également d’avoir orchestré une procédure disciplinaire illégale, ayant conduit à sa radiation de la gendarmerie et à son arrestation musclée en février dernier, à Mandégane, en Casamance.
La plainte s’étend également au commandant de la Section de recherches de Ziguinchor, et d’autres gendarmes pourraient être impliqués, bien que leurs noms n’aient pas encore été révélés.
Une plainte déposée depuis la prison
Selon des informations relayées par Seneweb, Ibrahima Diagne a été extrait de la prison de Rebeuss le 21 novembre 2024 pour être entendu au commissariat de l’arrondissement de Rebeuss. C’est lors de cet entretien qu’il a officiellement déposé sa plainte par le biais de l’Administration pénitentiaire.
Le procureur de la République, près du tribunal hors classe de grande instance de Dakar, a ouvert une enquête le 8 novembre, suite à ces allégations.
Contexte des accusations
Dans ses déclarations, Ibrahima Diagne dénonce des irrégularités dans la procédure ayant mené à sa radiation de la gendarmerie et à son emprisonnement. Il évoque également deux périodes de détention :
- Entre 2022 et janvier 2024 : Incarcéré au Cap Manuel pour une affaire de vol de 800 000 francs CFA, il estime que cette accusation faisait partie d’un complot monté par le général Moussa Fall. Durant cette détention, il aurait partagé sa cellule avec Diomaye Faye, devenu président après son arrestation en 2023.
- Depuis février 2024 : Remis en liberté en janvier, il a été réarrêté un mois plus tard. Selon lui, le général Fall, l’ayant contacté via un numéro masqué, lui aurait reproché d’avoir partagé une cellule avec le futur président et lui aurait promis de le « traquer partout ». Cette menace, suivie de son arrestation à Mandégane, aurait été marquée par une brutalité excessive.
Violences physiques dénoncées
Ibrahima Diagne affirme avoir été violenté lors de son transfert vers Dakar, des sévices qui lui auraient causé des blessures physiques. Il précise que l’infirmerie de la prison de Rebeuss, ainsi que ses codétenus et voisins de cellule, pourraient attester des mauvais traitements qu’il aurait subis.

































