Ordonnateur principal des dépenses publiques, le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba va céder certaines de ses prérogatives au Premier Ministre Ousmane Sonko. La décision de valider toutes les dépenses d’investissement au niveau de la Primature annoncée en Conseil Ministre du mercredi dernier aura-t elle des conséquences sur les finances publiques ? Selon Baye Abdou Diouf, enseignant à la faculté des sciences économiques de l’UCAD, ce changement qui va dans le sens d’accélérer le processus de décision et renforcer le contrôle pourrait « nuire à l’efficacité ». « La décision de confier la validation des dépenses d’investissement au Premier Ministre (PM) représente un changement significatif dans le processus de décision » souligne Baye Abdou Diouf enseignant à la faculté des sciences économiques de l’UCAD. En analysant, le doctorant à la FASEG donne plusieurs hypothèses qui pourrais expliquer ce changement. Il s’agirait selon lui de raccourcir les délais lies à la circulation des dossiers entre différents acteurs pour accélérer le processus de décision mais aussi améliorer la cohérence des décisions « Le PM a une vision globale des politiques gouvernementales et peut ainsi mieux évaluer l’adéquation des dépenses d’investissement avec les objectifs nationaux. La centralisation permet un meilleur suivi et un contrôle plus rigoureux des dépenses » pense t-il. Incertain sur les véritables motivations de ce changement, le professeur d’économie à la FASEG, croire dur comme fer qu' »une surcharge de travail du PM ou un manque de communication pourraient nuire à l’efficacité ». « Il est crucial d’analyser l’impact sur les délais de traitement, le nombre de dossiers traités et la qualité des décisions prises », estime M. Diouf. Cependant, cette nouvelle organisation pourrait modifier le rôle du Ministre des Finances. À.l’en croire, « il pourrait être impliqué dans la préparation des dossiers soumis au Premier Ministre, jouer un rôle de conseil ou de contrôle a posteriori. La clarification de son rôle exact dans ce nouveau processus est indispensable ». Le communiqué du conseil des ministres du mercredi avait justifié cette décision par le fait que le chef du gouvernement était « soucieux d’une exécution efficace des politiques publiques » surtout concernant le suivi et l’évaluation des projets découlant des 26 objectifs stratégiques et des réformes du plan quinquennal 2025-2029. Contrairement à certaines allégations, ce nouvel organigramme ne viole aucunement les procédures et règlements de l’UEMOA qui exigent les normes de transparence, de contrôle et de bonne gouvernance.
Lansana Diandy