Lors du point de presse du gouvernement sur le rapport définitif de la Cour des comptes relatif à la situation des finances publiques, ce jeudi 13 février 2025, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a apporté des précisions sur la gestion de la dette publique.
Il a affirmé que désormais, seuls les projets alignés sur la Vision 2050 et conformes aux lois financières seront inscrits dans le budget. Un travail de régularisation est en cours pour identifier l’origine de la dette actuelle, qui, selon lui, “n’a pas de précédent chez les banques et parmi les partenaires du Sénégal”. Une fois le stock réel de la dette déterminé, estimé à 99,7 % du PIB en 2023, une trajectoire sera définie pour ramener ce taux à 70 % du PIB entre 2029 et 2035. Le déficit budgétaire sera également progressivement réduit à 3 % du PIB afin de stabiliser la situation financière du pays.
Le ministre a assuré que la croissance économique restera forte, avec une moyenne de 6,5 %, notamment grâce à la production de pétrole et de gaz qui vient de démarrer. Il a rappelé que la dernière analyse conjointe de viabilité de la dette du Sénégal, réalisée par le FMI et la Banque mondiale en juin 2023, a maintenu le pays à un risque de surendettement modéré. Selon lui, les analyses internes confirment que la dette sénégalaise demeure soutenable.
Il a reconnu que le ratio d’endettement a fortement augmenté ces dernières années, mais estime que l’ajustement budgétaire prévu devrait permettre de le stabiliser. “Nous avons une bonne structure de la dette. Son coût moyen reste inférieur au taux de croissance de l’économie. Le taux d’intérêt moyen est de 4,6 %, alors que la croissance projetée est de 6,5 %”, a-t-il souligné. Il a également annoncé une nouvelle stratégie d’endettement visant à réduire l’exposition de la dette en devises et à renforcer sa viabilité. L’objectif est notamment d’attirer davantage d’investisseurs non-résidents sur le marché obligataire local, en collaboration avec la Banque centrale, afin d’approfondir le marché et de garantir un environnement macroéconomique stable.
Concernant le déficit budgétaire, Abdourahmane Sarr a indiqué que celui de 2024 reste élevé en raison de paiements liés à des travaux déjà engagés avant son arrivée au ministère. “Ces dépenses ne peuvent pas être immédiatement stoppées”, a-t-il expliqué. Pour 2025, le déficit est projeté à 7,1 % du PIB, mais l’objectif est de le ramener progressivement à 3 % du PIB, conformément aux critères de convergence régionaux. De même, la dette publique devrait être réduite à 70 % du PIB dans un horizon raisonnable. Avec ces mesures, le gouvernement espère restaurer la confiance des partenaires financiers et assurer une gestion plus rigoureuse des finances publiques.