La Rapporteuse des Nations Unies contre la Torture, qualifie les prisons sénégalaises de « poudrière ». En visite officielle au Sénégal Alice Jill Edwards déclare que l’État doit prendre des mesures plus audacieuses pour garantir des conditions de détention conformes aux normes internationales. « Je crains fort que le problème de la surpopulation ne soit une poudrière qui pourrait exploser à tout moment, entrainant des émeutes, des violences ou la propagation rapide et incontrôlable de maladies infectieuses et transmissibles », a déclaré Alice Jill Edwards. Selon la Rapporteuse des Nations Unies contre la Torture, cette surpopulation est « dramatique et inhumaine ». De Dakar à Saint-Louis en Passant par Thiès, le constat est le même au yeux de la délégation Onusienne contre la Torture. Dans les cinq prisons visitées, Edwards a observé des chambres extrêmement encombrées où les détenus partagent de minces matelas et dorment tête-bêche. Dans un cas, l’espace sombre situé sous le lit superposé unique et long, mesurant seulement 40 cm de haut, était également utilisé comme espace de couchage et étai entièrement occupé. « Certaines pièces étaient littéralement bondées de prisonniers. Les gens dormaier par quarts et dans les couloirs, et il y avait beaucoup trop peu d’installations sanitaires De telles conditions de détention ne peuvent pas devenir normales. La situation e critique », a-t-elle décrit. Durant son séjour, la rapporteuse spéciale dit avoir avoir rencontré des directeurs de prison soucieux de faire de leur mieux pour les détenus. Cependant, l’ampleur de la surpopulation est telle qu’elle les amène à réduire même les normes les plus élémentaires, notamment les rations alimentaires quotidiennes par détenu et les directives sur la séparation des différentes catégories de prisonniers. « Des mesures exceptionnelles doivent être adoptées de toute urgence pour alléger la pression sur le système pénitentiaire et établir des conditions dignes pour tous les détenus», a averti la Rapporteuse spéciale. Par ailleurs, elle a salué la volonté d’adopter des mesures d’urgence supplémentaires que le gouvernement pourrait envisager, notamment la réduction automatique des peines de 20% pour les prisonniers purgeant des peines de trois ans ou moins et la libération immédiate des accusés qui sont en détention provisoire depuis plus d’un an, à l’exception de ceux qui sont détenus pour les infractions les plus graves. La Rapporteuse spéciale a également lancé un appel en faveur de la libération spéciale du grand nombre de femmes détenues sous l’inculpation d’avortement médical, y compris dans les cas de viol et d’inceste, une position en contradiction avec le Protocole de Maputo sur les Droits de la Femme en Afrique, ratifié par le Sénégal le 27 décembre 2004 En attendant, il n’y a aucune raison de détenir des femmes sous ces accusations», a-t-elle déclaré « Il ne peut avoir d’amnistie, pour des cas de personnes tuées ou blessées » La rapporteuse spéciale des Nations Unies contre la Torture est en phase avec les nouvelles autorités du Sénégal qui envisagent d’abroger la loi d’amnestie votée par le régime de Macky Sall. « Je demande instamment au Sénégal d’abroger la loi d’amnistie qui accorde une immunité de poursuites aux personnes qui auraient été impliquées dans le recours à une force excessive et dans d’autres violations des droits de l’homme commises lors des manifestations entre mars 2021 et février 2024 », a soutenu la rapporteuse spéciale. Elle pense que « le gouvernement a l’obligation d’établir la vérité sur ces événements et de rendre justice et d’accorder des réparations aux victimes dans les meilleurs délais. »

































