La prise de parole du député Abdoulaye Thomas Faye a incontestablement marqué les esprits. Pendant les cinq minutes qu’il a passées au pupitre de l’hémicycle, il a énuméré les noms de chacune des victimes des manifestations survenues entre 2021 et 2024.
Son intervention, ce mercredi, lors de l’examen de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie votée le 14 mars 2024, a débuté par l’évocation de Cheikh Coly, un jeune de 20 ans tué par balle à Ziguinchor, et s’est achevée sur le cas de Baytir Fall, un quinquagénaire décédé à Dakar.
Le parlementaire a également mentionné les disparus et les morts suspectes, parmi lesquels le gendarme Didier Badji, le militaire Fulbert Sambou, et François Mankabou, décédés dans des circonstances encore troubles.
Cette longue liste, chargée de souvenirs douloureux, a visiblement ému ses collègues députés qui se sont laissés aller aux larmes. Dans les tribunes, où de nombreux soutiens de la majorité s’étaient déplacés, l’atmosphère était également tendue. Des cris et des pleurs ont envahi l’hémicycle.