Les vagues se suivent et se ressemblent dans le feuilleton des détournements présumés liés aux Fonds Covid. La Division des investigations criminelles (Dic) a déféré au parquet une cinquième série de suspects, dans le cadre de cette affaire tentaculaire. Trois nouveaux fournisseurs du ministère du Développement industriel sont désormais dans le viseur de la justice, pour des irrégularités particulièrement graves. Le dossier a été transmis au juge du deuxième cabinet.
D’après les révélations du quotidien Libération, cette nouvelle série d’interpellations met en lumière un mode opératoire aussi troublant que récurrent : versements en espèces, livraisons inexistantes, marchés opaques et fournisseurs introuvables.
Parmi les mis en cause figure Ibrahima Macodou Fall, dirigeant de la Nouvelle Société de Textile du Sénégal (NSTS) et de Comaset. Lors de son audition, il a reconnu avoir perçu, en liquide, la somme de 100 millions de FCFA pour une commande de masques… dont aucune trace de livraison ne peut être prouvée. Une déclaration accablante qui révèle une entorse manifeste aux principes fondamentaux de la comptabilité publique.
Autre nom épinglé : Mouhamed Ady Sarr, directeur des ressources humaines de l’entreprise « Ch Garments ». Il a confié aux enquêteurs que sa société avait décroché un contrat faramineux de 1,394 milliard de FCFA pour la fourniture de masques. Mais une fois le marché signé, les partenaires chinois de l’entreprise se seraient volatilisés, sans jamais l’avertir.
Enfin, l’entrepreneure Mariata Basse est elle aussi citée dans cette affaire. Elle aurait obtenu un contrat de 20 millions de FCFA, grâce à l’intervention supposée d’un cadre de l’Alliance pour la République (APR). Là encore, le schéma est tristement familier : paiement en liquide, aucune preuve de livraison, et une enquête qui semble inexorablement refermer ses filets sur les suspects.