En prélude à la 30ème session de la Conférence des Parties (COP30) à la CCNUCC qui aura lieu du 10 au 21 novembre 2025 à Belém au Brésil, le Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique et la Commission de la CEDEAO ont tenu un atelier préparatoire pour la Région Afrique de l’Ouest.L’objectif est de disposer d’éléments chiffrés, d’études régionalisées et d’arguments politiques pour défendre un accès simplifié aux fonds.
Un atelier préparatoire régional a réuni les lead-négociateurs thématiques de la communauté économique du développement de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) engagés dans les négociations internationales à travers l’analyse des résultats du SB62 et d’autres réunions internationales clés tenues en vue de la COP30. Selon le directeur de cabinet du ministre de l’environnement et de la Transition écologique, Ababacar Guèye, Les cbservations et analyses récentes confirment que l’Afrique de « Quest connait déjà des changements climatiques profonds. « Le Sahel et la zone semi-aride voient des augmentations de température plus rapides que la moyenne mondiale, avec des périodes de chaleur extrême récurrentes et des impacts sur la sécurité hydrique et alimentaire »,dit-il. Et de poursuivre: » Les régimes pluviométriques deviennent plus erratiques, avec une altemance de sécheresses aggravées et d’épisodes de fortes pluies fluviales, avec des inondations qui causent des pertes humaines, déplacent des populations et détruisent des infrastructures essentielles ». De son avis, ces phénomènes récents soulignent l’urgence d’intégrer le risque climatique dans la planification des infrastructures. Il y ajoute d’autres préoccupations comme les vagues de chaleur récentes surchargées par le changement climatique, rendant des épisodes extrêmes beaucoup plus probables, avec un effet direct sur la santé, sur la production agricole et les conditions de travail. « Ces éléments ne sont pas des projections lointaines. Ce sont des réalités actuelles pour nos populations rurales et urbaines, et pour nos économies. Les impacts climatiques se traduisent par des pertes de récoltes, par la dégradation des pâturages, l’érosion côtière affectant les villes et villages littoraux, par les déplacements internes et pressions accrues sur les services sociaux. Les plus vulnérables sont les femmes, les enfants et les petits producteurs qui supportent le plus lourd tribut. Les coûts du climat pèsent déjà lourdement sur nos budgets publics et nos capacités d’investissement », laisse-t-ilentendre. Pour y faire face, il relève quelques grandes priorités qui devront guider leurs travaux. « Il s’agit de la finance climatique, pierre angulaire de la lutte contre le réchauffement, l’opérationnalisation du fonds sur les pertes et préjudices, le doublement du financement de l’adaptation et le respect et transparence de l’engagement des 100 milliards de Dollar par an et montée en puissance des flux privés », énumére-t-il. Sur cette liste, il y ajoute, les thèmes liés à l’adaptation et de la résilience pour la protection des communautés vulnérables, le bilan mondial, moment décisif pour évaluer les progrès, identifier les lacunes et définir la marche à suivre afin de rester sur une trajectoire de plus en plus compliquée de 1,5°C. « Et, enfin une approche régionale pour le marché carbone (article 6 de l’Accord de Paris) qui garantit que les mécanismes du marché servent les intérêts de la CEDEAO, en termes d’intégrité environnementale, de bénéfices territoriaux et souveraineté climatique. Ce marché constitue une opportunité stratégique pour nos états, pouvant être un levier pour financer les trajectoires sobres en carbone tout en renforçant notre souveraineté climatique et en catalysant des projets à fort impact territorial », soutient-il. Il souligne qu’un premier bilan de la mise en œuvre de l’accord de Paris montre des avancées, mais aussi de grandes insuffisances. « La COP30 sera donc déterminante pour obtenir des résultats justes, ambitieux et concrets », estime-t-il. Il est d’avis que la CEDEAO doit se présenter à Belém avec une position harmonisée, des textes techniques prêts et une feuille de route de plaidoyer claire. « Nous devons disposer d’éléments chiffrés, d’études régionalisées et d’arguments politiques pour défendre un accès simplifié aux fonds, la mobilisation de fonds nouveaux (publics et privés), et des transferts de technologies adaptées à nos contextes. La science nous dit l’urgence, les populations nous disent la réalité des pertes; et la communauté internationale nous appelle à des réponses opérationnelles », argue-t-il. Il soutient qu’à Belém, la CEDEAO doit obtenir des garanties concrètes, des fonds opérationnels, des financements d’adaptation accrus et mécanismes de marché justes.
NGOYA NDIAYE