Le ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Daouda Ngom, n’a pas mâché ses mots à l’endroit de l’ancien chef de l’État. Invité de l’émission «En vérité» sur Radio Sénégal Internationale, il a dénoncé le « manque d’élégance républicaine » de Macky Sall et défendu, dans le même souffle, la rigueur et la transparence du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye face à la justice et à la crise de la dette.
« Un ancien président doit toujours prendre du recul. », martèle Pr Daouda Ngom à.l’endroit de l’ancien Président, Macky Sall. Invité de l’émission «En vérité» sur Radio Sénégal Internationale, le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Cherche et de l’Innovation a dénoncé une attitude qu’il juge « contraire à la tradition républicaine ». Selon lui, ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont su, après leur départ du pouvoir, garder la distance nécessaire pour ne pas gêner leurs successeurs. « Macky Sall, lui, persiste à s’inviter dans les débats et dans les rencontres internationales, au risque d’embarrasser le pays », a regretté le responsable des cadres de Pastef.
L’épisode le plus marquant, relate-t-il, s’est produit lors du dernier sommet africain sur le climat à Addis-Abeba, alors qu’il était ministre de l’Environnement et de la Transition Écologique. « Chaque État disposait d’un fauteuil à la première ligne. J’occupais celui du Sénégal. Les services protocolaires ont été gênés par la présence de Macky Sall et ont dû l’installer dans une salle annexe. Ce n’est pas digne d’un ancien président », raconte l’invité du Journaliste Migui Marame Ndiaye, qui y voit un manque de « retenue et d’élégance républicaine ».
Sur la situation judiciaire actuelle, marquée par la fuite du journaliste Mandiambal Diagne et les restrictions imposées à l’ancien ministre Pape Malick Ndour, le ministre rejette toute idée de revanche politique. « Si c’était une revanche, Pape Malick Ndour ne serait pas libre de se promener. La justice fait simplement son travail », a-t-il insisté. Il cite le dossier de Mansour Faye, suspendu pour contestations sérieuses, comme preuve que « la justice n’est pas instrumentalisée ».
Concernant la dette cachée, Pr Ngom salue le travail colossal du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Selon lui, l’actuel gouvernement a hérité d’une situation économique catastrophique : une dette réelle atteignant 119 % du PIB, contre 74 % officiellement déclarés par le régime précédent, et un déficit budgétaire réel de 12 % au lieu de 4 %. « Si l’État continue de fonctionner sans l’aide du FMI, c’est grâce à un travail de titan et à une gestion transparente », soutient-il.
Le ministre met enfin en avant le Plan de redressement économique et social (PRÈS), présenté comme le moteur du nouveau cap gouvernemental. Selon lui ce programme de 5 667 milliards de francs CFA repose sur trois piliers : la souveraineté nationale, la rationalisation des dépenses publiques et l’équité sociale. « Ces fonds seront injectés directement au bénéfice des populations pour une meilleure redistribution des richesses », promet le Pr Daouda Ngom, qui appelle les Sénégalais à « saluer une gouvernance de rupture fondée sur la vérité, la transparence et la justice sociale ».
Lansana DIANDY