Pr Aboubacar Sow, enseignant à l’université de Loyola de Chicago s’est prononcé sur le régime militaire qui sévit actuellement dans trois pays de l’Afrique de l’Ouest. Auteur de plusieurs œuvres littéraires sur l’économie et le développement, Mr Sow est d’avis que ces régimes ne peuvent pas durer longtemps en Afrique.
Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée sont dirigés par des putschistes. Pour Pr Aboubacar Sow de l’université de Loyola de Chicago, ces régimes relèvent de la dictature. » Il n’y a rien dans le long terme, ils vont tous mourir car ils ne peuvent jamais se développer », dit-il. Et de poursuivre : »Le problème est que même si cela marche, c’est qu’il n’y a pas de possibilité de transfert pacifique du pouvoir. C’est comme si quand il faut transférer, il faut toujours tuer le Président. Il faut qu’il disparaisse par la force ». Il soutient qu’en Afrique, après les élections, il n’y a plus de contrôle du dirigeant. » Il vient, annule ses paroles et il reste jusqu’aux prochaines élections. C’est pour cela que cela ne marche pas », explique-t-il. Il indique que l’Etat a pour garantie et devoir de faire respecter la Constitution. « Elle est un contrat entre nous qui permet de s’épanouir. Donc, maintenant, l’ensemble de ces pouvoirs décisionnels forment la liberté de l’Etat. Et l’ensemble de ces pouvoirs constitutionnels que nous délégons forment les biens de l’Etat. Donc, c’est nous les propriétaires de l’Etat. C’est ce qu’on doit savoir d’abord », martéle-t-il. Et de renchérir : »Nombreux sont ceux qui forment une force contre balance de pouvoirs directement à la société civile. Il y a une énergie intègre qui est là maintenant pour défendre la constitution par le Président. C’est lui le propriétaire du pouvoir.Tout ce qui est entré d’argent et de conservation reste avec le Sénat. Les organes de contrôle sont chargés de lutter contre les fraudes, les abus, le tribalisme et la corruption ». En ce sens, il souligne que le Président est sous contrôle, obligé de travailler et de rendre compte avant les élections. »Les institutions juridiques pourraient être indépendantes. Le judiciaire doit avoir son propre budget et n’a pas besoin d’aller voir le Président pour avoir son budget. En Afrique, il est obligé d’aller voir le Président », regrette-t-il. Il est d’avis que ces institutions doivent être réellement fortes comme proposé Obama. « Il faut que ces groupes aient leur branche de répression aussi. C’est-à-dire la justice à la fin de l’année, avec la Cour supérieure. Et maintenant, on n’ira plus prendre un militaire pour intimider un juge ou bien un autre, parce que la Cour supérieure est tenue et supportée par la gendarmerie », lance-t-il. Im rappelle que la démocratie permet un transfert de pouvoir d’une équipe à une autre, sans les fusions de sang, sans perte d’argent, de temps et de ressources. « Mais pour développer le pays économiquement, il faut lutter contre la corruption. Mais on ne nous a pas encouragés à le faire, en Afrique. C’est un jeu qu’ils nous font. Ils n’ont pas besoin d’une Afrique développée. Mais c’est à nous, les fils d’Afrique, de faire notre travail avec nos intellectuels », conclut-il.