C’est, en effet, le dimanche 9 février 2025 dernier que le FDR a été porté sur les fonts baptismaux. Parmi les formations membres figurent Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, l’ARC d’Anta Babacar Ngom, ainsi qu’une dizaine d’autres partis. Dans une déclaration rendue publique hier, cette coalition trouve que “Près d’un an après l’arrivée au pouvoir de Pastef, la situation politique, économique et sociale du Sénégal suscite de vives inquiétudes”. “Les atteintes à la démocratie et à l’État de droit se multipliant installent, au fil des jours, une période bien sombre pour le pays. L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques devient une pratique courante, érodant les fondements même de l’État de droit et de l’égalité des citoyens devant la loi”, écrit le FDR. Les proches de Khalifa Ababacar Sall estiment qu’après “le cas de Farba Ngom, d’autres députés de l’opposition risquent de perdre leur immunité parlementaire sans qu’aucun dossier d’accusation solide ne soit présenté à l’Assemblée nationale”. Il s’y ajoute, signale le FDR “le nombre d’activistes critiques du gouvernement, traduits en justice et emprisonnés, ne cesse d’augmenter, dans un climat de répression croissante”. “L’Etat-Sonko, avec une désinvolture indicible, interdit de voyage des responsables de l’opposition, un des derniers exemples étant celui de l’ancien Ministre Mansour Faye, sans qu’aucune décision de restriction de leurs libertés n’ait été prise par la Justice ou qu’une enquête officielle dans des affaires limitativement fixées par la loi n’ait été ouverte les concernant. Ce même État liberticide procède à des redressements injustifiés quand il n’emprisonne pas des hommes d’affaires pour ‘’délit de proximité avec l’opposition’’. Le FDR raille la tendance à “donner la priorité à la persécution et à l’emprisonnement de ses opposants politiques, comme pour assouvir un désir de vengeance ou de représailles. La reddition des comptes, pourtant essentielle à une gestion saine des affaires publiques, est travestie en une entreprise de règlement de comptes politiques et personnels”. Pour le FDR, le Parquet financier a été dévoyé. “L’ancien régime l’avait créé pour donner suite à la tenue du Dialogue national et était censé matérialiser une avancée dans la lutte contre la corruption”, précise le communiqué. A l’arrivée, se désole le FDR, le parquet financier “est de fait utilisé comme un outil politique de répression des adversaires réels ou supposés du parti au pouvoir”. Le communiqué du FDR s’en prend au Pastef qui n’a “jamais voulu abroger la loi d’amnistie”. Et trouve que la “loi interprétative’’ de la loi d’amnistie risque de conduire inéluctablement notre pays vers le chaos. Pour le FDR, “cette proposition de loi interprétative, au lieu de donner des éclaircissements sur la loi, traduit la volonté manifeste de l’Etat Sonko de mettre Pastef hors de portée de la justice concernant les événements de 2021 à 2023”. Pis, “elle nourrit le dessein fou de condamner l’État et les Forces de Défense et de Sécurité et d’affaiblir durablement notre pays après avoir mis par terre pratiquement toutes les institutions constitutionnelles”. Une entreprise qui vise, selon le FDR, “à affaiblir durablement les bases de l’État de droit au Sénégal et à garantir l’impunité des véritables responsables de ces événements”. Le FDR s’attaque aussi “aux licenciements de milliers de travailleurs suspectés d’avoir des liens avec l’opposition”. “Même des employés bénéficiant de contrats à durée indéterminée (Cdi) sont illégalement renvoyés, ce qui plonge de nombreuses familles dans la précarité et la misère. A quoi s’ajoute le blocage injustifié des paiements des bourses familiales privant des centaines de milliers de familles, extrêmement pauvres, de ressources vitales”, peut-on lire dans le communiqué. “Sur le plan économique, la situation est tout aussi préoccupante : tous les indicateurs financiers sont au rouge et l’État se trouve dans une situation de quasi-faillite du seul fait de son incurie. La volonté de manipulation de l’opinion publique a poussé à une falsification des données de la dette souveraine, avec l’inclusion frauduleuse de dettes du secteur parapublic et d’avances de trésorerie. Cette falsification a entraîné une dégradation brutale de la notation financière du pays et une récession sévère à tous les niveaux. Il convient du reste d’indiquer que l’abaissement des notes du Sénégal par l’ensemble des agences de notation et des grandes banques traduit avant tout leur fort scepticisme quant au succès des mesures dites de « redressement » annoncées par le gouvernement”, dénonce le FDR. Cette coalition est d’avis que “le discrédit du pouvoir Pastef est total au plan national comme international. Au point que la CEDEAO a préféré mandater le nouveau président ghanéen, John Dramane Mahamady, au niveau des États de l’AES pour un dossier pourtant confié à notre pays ! Tous ces éléments confirment, une fois de plus, la médiocrité, la dangerosité et l’aventurisme qui caractérisent l’État Sonko”. Pour le FDR, “la poursuite de ces dérives inacceptables ne peut que plonger le Sénégal dans une période de grave instabilité, tant sur le plan politique qu’économique et social”. C’est en quoi le FDR exige, entre autres, “la fin du harcèlement des opposants et l’ouverture de véritables concertations politiques, conformément aux traditions démocratiques du Sénégal, la renonciation aux mesures antisociales du pouvoir Pastef, notamment les hausses des prix du carburant et d’autres produits de première nécessité, qui visent à faire payer par la population les conséquences de l’incurie et de l’amateurisme du gouvernement, l’arrêt immédiat et inconditionnel des licenciements organisés dans tous les secteurs de l’économie et le retrait de la loi interprétative de la loi d’amnistie”. Le FDR conclut son communiqué en rejetant le “pacte social” et “convie ces forces vives à préparer avec lui les réunions et les rassemblements populaires qu’il compte organiser dans les prochains jours”.