En marge de la séance plénière sur la loi d’interprétation ce mercredi 2 avril 2025, la députée Maimouna Bousso (Pastef-Les Patriotes) a prononcé un plaidoyer en faveur des victimes des violences politiques. Dans une intervention émotive, l’élue a observé une minute de silence « pour les martyrs qui se sont battus » et a retracé l’histoire des luttes démocratiques sénégalaises depuis 1988.
« Manifester est un droit constitutionnel (article 8). Ce n’est pas un crime passible de la mort », a-t-elle insisté, dénonçant les répressions violentes. Elle a ensuite cité les noms des disparus : Papito Kara et ses compagnons qui ont péri en mer, l’imam Ndao, ainsi que « tous ces jeunes enterrés sans funérailles ». Face aux défenseurs de l’amnistie totale, elle a interpellé : « Dites-nous si vous assumez d’amnistier les crimes de sang et les tortures ? »
Tout en saluant la « décision souveraine » du peuple qui a élu Bassirou Faye, la députée a réaffirmé son opposition : « Nous rejetons la partie inacceptable de cette amnistie ». Son discours s’est clôturé par un serment mémoriel : « Nous sommes là pour empêcher l’oubli. De 2021 à 2024, notre peuple digne n’oubliera jamais ».