Dix ans après la déclaration de Dakar, les gouvernements du Sahel regroupant six pays dont le Sénégal se sont retrouvés à nouveau pour dresser le bilan des programmes de renforcement de l’irrigation pour la résilience aux changements climatiques dans le Sahel. Au cours d’un forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel, à l’initiative du Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), le ministre l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage a plaidé,ce lundi 07 Avril, en présence de ses homologues du Niger, du Mali, de la Mauritanie, Burkina Faso et du Tchad, de nouvelles approches pour renforcer, la sécurité alimentaire en Afrique
Selon Dr Mabouba Diagne, l’Afrique d’une manière générale importe plus de 100 milliards de dollars pour se nourrir.
Pour le Sénégal, il estime la valeur de l’importe à 1070 milliards pour sa consommation annuelle, ce malgré les programmes mis en place place pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Lors de la cérémonie d’ouverture du forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel »Dakar 10″, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’élevage a lancé « un appel à tous les pays africains et ses partenaires techniques et financiers pour « nul ne doute de la volonté et du souhait des pays africains de pouvoir se nourrir ensemble. »
Après la déclaration de Dakar en 2013, les gouvernements du Sahel, le CILSS, la Banque Mondiale se sont retrouvés au Sénégal pour dresser le bilan des dix (10) ans de la mise en œuvre des systèmes d’irrigation résilients et durables dans les pays membres.
Le diagnostic montre que l’objectif de développer un million d’hectares de terres irriguées d’ici 2020 n’a pas été atteint.
« Aujourd’hui, la triste réalité c’est que nous avons aménager moins de 300 000 hectares, les gens d’aucun dise de 135 000 hectares. Donc peut-être, je ne dirais pas, c’est un échec » regrette Dr Mabouba Diagne.
Il prône de nouvelles approches pour renforcer, la sécurité alimentaire, réduire la dépendance à l’agriculture pluviale et améliorer la résilience face au changement climatique.
Pour le ministre, l’irrigation et la maîtrise de l’eau dans les pays africains constituent un passage obligé pour sortir l’agriculture de la dépendance de la pluviométrie et d’en faire un secteur pourvoyeur d’emplois et un facteur de croissance économique.
« Prenons un examen comme le pays Sénégal, c’est 18 millions de personnes. C’est 46 communes départementales. C’est 557 communes dont 525 communes rurales. Si on construisait 525 coopératives agricoles communautaires, de 200 hectares avec les aménagements les plus modernes, le budget de l’investissement tournant entre 10 et 40 millions de Français fa. Donc 525 multiplié par 200 hectares, multiplié par 10 millions, c’est 1050 milliards qui sont encore un dessous de 1070 milliards que nous importons. Cela pose la question, est-ce que les objectifs fixés en 2023, en 2013 étaient les bonnes ? », s’interroger-t-il.
« Orienter les financements vers les priorités des États »
Le ministre de l’agriculture, de la souveraineté Alimentaire et de l’élevage voit autrement la manière dont les ressources sont mobilisées auprès des partenaires financiers et techniques. D’après Mabouba Diagne, les partenaires devraient orienter leurs financements vers les priorités des États.
« La manière dont aussi nos partenaires techniques et financiers et les États acceptent les interventions, j’ai l’impression que chacun essaie de faire pour satisfaire ses propres KPI ( d’Indicateurs Clé de Performance) et non résoudre l’équation fondamentale qui est comment nourrir, comment produire ce que nous consommons au Sénégal et dans les pays de la sous-région d’une manière générale et comment créer ces centaines de milliers d’emplois que la jeunesse réclament », se demande Dr Mabouba Diagne .
Estimant qu’aujourd’hui, « il y a des prêts concessionnaires, des prêts de crédit export, des prêts relativement économiques que des partenaires techniques financiers comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la BOAD, la BIDC, la Trade and Development Bank, des partenaires européens, chinois et partenaires arabes, peuvent mobiliser ». Mais selon lui, la mobilisation de ces ressources doit de faire ensemble avec tous les pays concernés.
La directrice des opérations de la Banque Mondiale, Keiko Miwa a renouvelé l’engagement l’institution financière « pour mettre sur pied, des programmes d’irrigation encore plus ambitieux…afin de renforcer la sécurité alimentaire, favoriser une croissance économique durable et améliorer la résilience des populations face aux défis climatiques dans toute la région ».
Lansana DIANDY