La décharge de Mbebeuss commence à changer de visage. En visite de terrain, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Balla Moussa Fofana, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à transformer ce site emblématique en un espace réhabilité, respectueux de l’environnement et porteur de renouveau urbain avec un plan social pour les récupérateurs.
Longtemps perçu comme une plaie ouverte au cœur de Dakar, la décharge de Mbebeuss va connaître une transformation majeure. D’un visage hideux ou l’atmosphère était invivable, le site est aujourd’hui en cours de réhabilitation. Les travaux avancent à grand pas.
« Nous avons trouvé un projet en retard, avec des partenaires qui s’interrogeaient beaucoup. Sous l’impulsion du Premier ministre, nous avons réorganisé le plan de travail pour atteindre, d’ici juillet 2026, des résultats significatifs », a déclaré le ministre.
Le projet couvre 40 hectares, soit environ 40 % de la surface de Mbeubeuss, pour un investissement estimé à 22 milliards de francs CFA. L’ambition est de doter le site d’un centre moderne de traitement des déchets, aménager des espaces sportifs, végétaliser la zone et restaurer l’écosystème du lac voisin, aujourd’hui gravement dégradé.
« Ce lac, remblayé dans les années 1970, est au cœur des problèmes actuels. Nous devons lui redonner vie, le revitaliser et protéger les populations riveraines », a insisté le ministre.
Au-delà de l’aspect écologique, le projet s’inscrit dans un plan global de renouveau urbain. La restructuration de l’habitat précaire autour de Mbeubeuss, la sécurisation des habitations construites presque dans le lac, et la protection du cadre de vie constituent des priorités.
« Il s’agit non seulement d’assainir l’espace, mais aussi de réorganiser la ville pour réduire les risques sanitaires et sociaux qui pèsent sur les habitants », a expliqué Balla Moussa Fofana.
Sur la question sensible des récupérateurs, acteurs historiques de la décharge, souvent perçus comme des victimes collatérales, le ministre indiqué qu’ils sont au cœur du plan social d’accompagnement.
Il a d’emblée précisé que les riverains et travailleurs actuels des déchets restent prioritaires dans l’attribution des emplois générés par le chantier et, demain, dans les centres de tri et de traitement.
« Ce projet est national. Il demande un don de soi, une acceptation du changement et une volonté de s’organiser pour évoluer », a-t-il insisté.
Cette transformation de Mbeubeuss, longtemps symbole d’insalubrité, vise donc à devenir un modèle de résilience écologique et sociale. Avec l’implication de l’État, des partenaires techniques et financiers, et surtout des populations, le gouvernement veut montrer qu’aucun défi n’est insurmontable.
« Nous faisons tout pour respecter nos engagements, avec l’implication du génie sénégalais. Les Sénégalais verront que ce projet marque un tournant dans l’amélioration de leur cadre de vie », a conclu le ministre.
Lansana DIANDY