Traitement préférentiel CEDEAO: Le COJES sonne l’alarme de la connaissance
À l’heure où l’intégration économique ouest-africaine peine encore à se traduire pleinement dans les échanges commerciaux, le Collectif des Journalistes Économiques du Sénégal (COJES) mobilise ses membres à l’occasion d’une journée de sensibilisation sur les mécanismes de traitement préférentiel dans la CEDEAO. Cette rencontre organisé ce mardi 25 novembre 2025 à la CCIAD vise combler un déficit d’information qui coûte cher aux entreprises comme à l’économie régionale.
« On ne peut pas vulgariser ce qu’on ne maîtrise pas », a lancé d’emblée le coordonnateur du COJES, Dialigué Faye. Pour lui, connaître les règles d’origine communautaire ou le Tarif Extérieur Commun (TEC) n’est plus un luxe, mais une nécessité stratégique. Ces outils, censés faciliter la circulation des produits dans l’espace communautaire, restent encore incompris d’une grande partie des acteurs économiques. Un manque de maîtrise qui freine l’accès aux avantages tarifaires accordés aux entreprises de la région.
La CCIAD, par la voix de son secrétaire général Dr Mbaye Chimère Ndiaye, a salué cette initiative, rappelant la convergence des missions entre la Chambre et le COJES : diffuser la bonne information pour éclairer les décisions économiques. Il a assuré la disponibilité de l’institution à formaliser un partenariat pour accompagner durablement le collectif.
Au cœur des échanges, un message fort : les mécanismes préférentiels ne sont pas abstraits, mais déterminants pour conquérir le marché régional. Le consultant Mamadou Dabo a détaillé les trois règles d’origine qui conditionnent l’accès aux avantages du Schéma de Libéralisation des Échanges (SLE) : produits entièrement originaires, changement de position tarifaire, et seuil maximal de matières premières importées. Il a rappelé que le certificat d’origine, valable un an, reste l’outil-clé permettant aux entreprises d’être reconnues comme bénéficiaires du traitement préférentiel.
Le Colonel des douanes à la retraite, Guidado Sow, a pour sa part décortiqué le TEC, véritable colonne vertébrale douanière de la CEDEAO. Uniformisation des droits d’entrée, protection du marché régional, lutte contre les détournements de trafic : autant de mécanismes qui n’ont de sens que s’ils sont connus et appliqués.
Or, les obstacles persistent : entraves à la circulation, paramétrage insuffisant dans les systèmes douaniers, incompréhensions des procédures. Autant de freins qui montrent que l’intégration ne sera efficace que si l’information circule mieux.
Avec cette journée, le COJES veut faire des journalistes économiques des relais puissants de sensibilisation. Car sans compréhension des mécanismes préférentiels, l’ambition d’un véritable marché commun régional risque de rester un slogan.



























Traitement préférentiel CEDEAO: Le COJES sonne l’alarme de la connaissance

