La disponibilité de France 24 et RFI à l’égard d’Amadou Bâ, candidat de Benno Bokk Yaakaar semble suspecte pour certains. Cette interview qui survient en pleine tempête de commission d’enquête et de report de la Présidentielle n’est pas, pour certains gratuite.
C’est au plus fort de la controverse autour du report que RFI et France 24 débarquent à Dakar pour interviewer le Premier ministre candidat, Amadou Bâ. Ce déplacement des deux grands médias, considérés à tort ou à raison, comme les échos sonores des bruissements de l’Elysée et du Quai donne à réfléchir dans certains milieux dakarois. Mieux, quelques-uns vont jusqu’à suspecter cette initiative de parti pris en faveur du candidat Amadou Bâ. Beaucoup croient que la France cherche à exercer, par cette interview, une pression sur les autorités favorables au report du scrutin du 25 février prochain. Et c’est le déplacement des deux médias à Dakar alors que ces deux médias disposent d’un bureau à Dakar qui accentue le soupçon. « Pourquoi Amadou Bâ et pas les autres candidats ? », interrogent ces militants incrédules de Benno. En tout cas, la question du report du scrutin n’a pas été, certes, abordé, mais le PM et candidat de BBY s’est nettement projeté dans la perspective d’une tenue du scrutin. Interpellé sur les propos du ministre du Tourisme Mame Mbaye qui a dit à son propos : « on sait qu’il va perdre, il ne passera même pas le premier tour », Amadou Bâ refuse d’entrer dans la polémique et lâche : « Je pense que le 25 février, je serai élu dès le premier tour ». Le candidat de la mouvance présidentielle se fera plus net dans une interview à Dakar Actu, le même jour de son entretien avec RFI et France 24. Le Premier ministre Amadou Ba, candidat de la coalition de Benno Bokk Yakkar, a accordé deux entretiens ce vendredi 26 janvier, l’un à France 24 et l’autre à Dakaractu.com. Il a sans réserve rejeté l’idée d’un report de l’élection présidentielle, même si le sujet fait débat. L’idée de ce rapport est en lien avec la commission d’enquête parlementaire demandée par 24 députés libéraux et quasiment obtenue pour fouiller sur des soupçons de corruption et de conflits d’intérêts soutenus par le PDS contre deux membres du Conseil constitutionnel. Cette tournure fait suite, en effet, de l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour double nationalité. « Je ne pense pas à un report de l’élection ! Nous voyons certes, que des acteurs politiques peuvent se prononcer sur une décision de justice donnée. Mais la charte fondamentale du pays doit être respectée dans toute son essence », a-t-il martelé au site internet. Il a également rappelé que le Chef de l’État et le gouvernement sont pour le respect du calendrier électoral. « Un possible report est agité ces derniers jours, mais même le Chef de l’État a été catégorique sur le respect du calendrier républicain », a-t-il renchéri avant de laisser espérer après l’élection la possibilité de « revoir certaines dispositions. Mais nous devons nous mettre d’accord sur le fait qu’aujourd’hui, il n’y a aucune raison de ne pas aller à l’élection… ».
Ce lundi semble crucial pour la mise en place de la commission d’enquête parlementaire. Déjà le jeudi dernier, le bureau du Parlement et la conférence des présidents convoquée le lendemain vendredi.