Sonko et Diomaye Faye rompent la tradition. Cette tradition qui voudrait qu’on commence la campagne par les foyers religieux. Le « ticket » a choisi Ziguinchor où un accueil impressionnant lui a été réservé.
Le duo Sonko-Diomaye a lancé sa campagne à Ziguinchor. Cette ville est le fief politique d’Ousmane Sonko. Arrivés en avion en compagnie du candidat Bassirou Diomaye Faye, les deux hommes ont été accueillis par une foule en délire. De nombreux partisans massés en une foule compacte et en liesse, alignés le long de la chaussée, les attendaient à la sortie de l’aéroport de Cap Skirring. Un concert de tam-tams, de sifflets et de chants marquait l’accueil le long de la chaussé. Une ambiance qui rappelle celle de la soirée du jeudi dernier, jour de la libération de Diomaye et Sonko.
A Ziguinchor même, une marée humaine indescriptible et compact était, à l’occasion des grands jours, à l’accueil de Diomaye et Sonko. Une marée humaine, composée de milliers de militants et sympathisants du parti Pastef, les a accueillis avec ferveur, accompagnant la caravane « Diomaye président ». Puis s’en est suivi une procession à travers les rues de la ville.
A Bignona, les deux hommes plongés dans la ferveur d’un accueil impressionnant, ont multiplié les déclarations. Ils ont, en effet, annoncé qu’une fois aux affaires, ils vont se consacrer au retour définitif de la paix une fois aux affaires. Des propos qui ont soulevé l’enthousiasme de la foule, sans doute, meurtrie, par le plus vieux conflit en Afrique.
Epicentre de la chasse gardée d’Ousmane Sonko, Bignona se souvient encore des « 100 jours » de Wade « pour régler définitivement le conflit ». « Une fois au pouvoir, nous nous donnons un délai court pour mettre fin au conflit Casamançais », déclare Diomaye. « Ce conflit n’a que trop duré. C’est le plus vieux conflit de l’Afrique, voire dans le monde et cela n’honore pas du tout le Sénégal. Il faut y mettre fin définitivement pour que les potentialités économiques de la Casamance soient enfin exploitées au grand bonheur des populations et du Sénégal. Comme le candidat Bassirou Diomaye Faye l’a dit, on le fera dans un court délai », précise Sonko. Le candidat Diomaye Faye a promis de faire des problèmes de cette région, enclavée et minée depuis plus de 40 ans par une rébellion indépendantiste armée, « une urgence à régler ». Il a ajouté que Ziguinchor « aurait dû être la capitale économique et culturelle du Sénégal en raison de ses nombreuses potentialités. »
Cette première étape de Ziguinchor est une rupture par rapport aux pratiques habituelles. Nombre de leaders commencent, le plus souvent, par une visite à Touba, Tivaouane ou Niassène. Sonko a, lui, lancé en compagnie du candidat Bassirou Diomaye Faye, la campagne à Ziguinchor. Maire de cette ville, Sonko a en plus sa famille notamment sa mère à Ziguinchor. A partir de Ziguinchor, la caravane des deux hommes va sillonner l’axe du balantacounda en s’arrêtant forcément dans de grandes localités comme Goudomp, Diattacounda, Samine, Tanaff et Baghère avant d’arriver à Kolda.
Avant de se rendre à Ziguinchor, Sonko et Diomaye ont fait face à la presse. Sortis de prison, les deux hommes ont présenté le « projet » porté par une « candidat du changement de système » comme « panafricanisme de gauche » qui s’engage à redonner au Sénégal sa souveraineté. Diomaye a annoncé qu’il renégociera, s’il est élu, les contrats d’exploitation du gaz et du pétrole ainsi que les accords de défense.
Ils ont tous les deux ouvert les hostilités contre Amadou Bâ. « Si vraiment Dieu ne nous aime pas, il portera à la tête de ce pays Amadou Bâ », confie Sonko ajoutant que s’il passe, « il sera le président des pays étrangers ». Ousmane Sonko traîne, ensuite, le candidat de Benno sur le terrain de l’intégrité et de la transparence. « Il a, à maintes reprises, voulu dérober des biens qui ne lui appartiennent pas, mais il s’est heurté à mon refus catégorique ». Diomaye Faye prend le relais et lâche : « En 2016, le syndicat autonome des agents des impôts et domaines dans lequel j’étais avec Biram Soulèye Diop, Waly Diouf Bodian et consorts avait organisé une conférence de presse pour dire ‘Basta, ça suffit !’, parce qu’à chaque fois que les agents allaient en contrôle fiscal et qu’il faisait des redressements à coût de milliards, illégalement Amadou Bâ décidait, d’une simple lettre en violation des dispositions de la loi », dénonce-t-il, lui qui considère avoir travaillé «15 ans que j’ai travaillé aux impôts et domaines, j’ai été un agent vertueux, orthodoxe, sérieux et compétent ». Durant son intervention, Ousmane Sonko a tressé des lauréats à certains alliés comme Habib Sy, considéré comme un « missionnaire ».
Le camp de l’ex-Premier ministre, Amadou Bâ a réagi aux attaques du tandem Sonko-Diomaye. Dans un communiqué rendu public, on accuse Sonko de récidiver « en consacrant toute une conférence de presse à des diffamations et calomnies insipides ».
Une attitude qui intrigue plus d’un, d’autant qu’Amadou Bâ est resté muet face aux attaques de Karim Wade et du PDS l’accusant d’être à l’auteur de la corruption supposée des deux juges du Conseil constitutionnel.